Il n’y avait que du beau monde vendredi en fin de journée à l’hôtel de ville de Dinant lors de la présentation officielle des événements programmés en 2014, année marquant le bicentenaire de sa naissance à Dinant. Voici la quasi intégralité des différents discours prononcés à l’hôtel de ville. La soirée s’achevant avec la première du «Mystère Sax » par les DéSaxés à la salle Bayard de la Maison de la Culture de Dinant.
Intervention de Richard Fournaux, bourgmestre et président de l’AIAS
Permettez-moi ce 07 février 2014 d’ouvrir officiellement, non pas la cérémonie des Magritte, des oscars ou des césars, mais celle de l’ensemble des festivités commémorant le Bicentenaire de la naissance d’Adolphe Sax, notre génial inventeur dinantais. Madame la Ministre, en votre qualité de responsable notamment de la culture en Fédération Wallonie-Bruxelles vous nous faites l’honneur de rehausser de votre présence, cette cérémonie. Même si vous l’avez compris, notre démarche n’est pas seulement culturelle ; elle vise aussi à promouvoir un certain développement économique et social. Peut-être l’ignorez-vous mais vous partagez un point commun avec Adolphe Sax. Rassurez-vous, il s’agit dans les faits, d’un autre point commun puisque 165 ans après Adolphe Sax, vous aussi avez été décorée de la Légion d’honneur française.
Mais avant de vous en faire part, et surtout que vous puissiez adapter à partir de ce 07 février, votre curriculum vitae, je voudrais réaffirmer ici l’engagement des autorités communales de poursuivre à long terme, notre association d’images entre la ville de Dinant et Adolphe Sax.
Je dois aussi en ma qualité de Bourgmestre de la cité des copères et donc, aussi d’Adolphe Sax, me réjouir d’avoir pu constater récemment que tant l’Etat fédéral que notre Fédération Wallonie Bruxelles s’appropriaient aussi Adolphe Sax pour en faire, à l’instar du chocolat, du surréalisme ou de la BD, une nouvelle histoire belge. On se souviendra, par exemple, de la campagne mondiale organisée autour de ces différentes images à l’instigation du Gouvernement fédéral.
Intervention de Fadila Laanan, ministre
Ma présence à vos côtés ce soir illustre le soutien indéfectible qu’apporte la Fédération Wallonie-Bruxelles, aux côtés de la Province de Namur et de la Ville de Dinant, aux activités menées par l’Association Internationale Adolphe Sax depuis plus de 20 ans. La convention que j’ai signée avec ses responsables au mois d’avril dernier lui garantit d’ailleurs une subvention annuelle de 35.630 euros jusqu’en 2016. Marc BAEKEN le rappellera dans quelques instants, le saxophone symbolise aujourd’hui tout autant votre ville que la dinanderie ou les célébrissimes couques de Dinant et de Rins que je mettais des heures à déguster lorsque j’étais enfant. Le Gouvernement fédéral, la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles veulent associer le saxophone à la bande dessinée et au chocolat, pour en faire l’une des images représentatives de notre pays. C’est tout profit pour votre ville.
Ce soir, je tiens particulièrement à mettre en évidence l’attention accordée par Dinant, et ses opérateurs culturels, ses acteurs associatifs, touristiques et économiques, et ses responsables communaux, au saxophone. Vous valorisez bien sûr un patrimoine et une histoire, celle de votre célèbre natif Adolphe Sax. En témoignent son musée éponyme et les sculptures qui ponctuent la visite de votre ville.
Vous mettez aussi ce patrimoine en résonnance avec les artistes d’aujourd’hui. Vous n’avez pas oublié que ce génial facteur d’instruments était aussi un excellent musicien diplômé du Conservatoire Royal de Bruxelles avant d’être professeur au Conservatoire de Paris.
Votre projet de ville articule la création artistique, la culture populaire et le patrimoine. Il retisse des liens entre vos différents quartiers. Il rend progressivement aux Dinantaises et aux Dinantais le plaisir d’habiter dans une commune vivante, rénovée et ouverte sur le monde. Une commune où, si l’on est de passage, il est agréable de s’arrêter et de se promener pour découvrir ses musées et ses chemins de traverses. C’est pour cette raison que Paul FURLAN, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville et du Tourisme de la Région Wallonne, m’a demandé, faute de pouvoir nous rejoindre ce soir, de vous annoncer sa décision de principe de cofinancer la construction du kiosque « le Tour de Monsieur Sax ».Cet investissement, consenti avec la Ville de Dinant et la Province de Namur, poursuit votre travail de réhabilitation urbaine et de redéploiement touristique et culturel.
Intervention de Marc Baeken, de la Maison de la Culture de Dinant
07 février 2014! Voilà des mois et des mois que cette date occupe nos esprits, hante, aussi parfois – nos nuits. Il faut bien le reconnaître ! En effet, vous le savez, nous entamons le bicentenaire de la naissance d'Adolphe Sax le jour du 120e anniversaire de son décès ! Paradoxe, erreur, plaisanterie?
Trêve de plaisanterie. Adolphe Sax, c'est du sérieux et soyez rassurés: le choix de ce 7 février n'a d'autre objectif que de vous offrir une gestation de 273 jours ou, plus simplement 9 mois pour nous conduire au 06 novembre 2014, date effective de l’anniversaire de la naissance du petit Adolphe, rue Neuve, à Dinant. Mais bon, que venait-il donc faire dans cette cité; dans cette petite ville française pour quelques mois encore; dans cette presque ville hollandaise, si c'était pour la quitter?
Qu'importe ! La question ne lui fut pas posée et quoi qu'en disent les mauvaises langues: Dinantais il fut, Dinantais il reste. Dinantais, il est à nous et voulons le fêter !
Ce n'est pas anodin et implique que toutes et tous nous puissions répondre. Non pas pour se justifier, mais tout simplement pour montrer notre préoccupation de conserver à Dinant son statut de ville touristique, de ville culturelle, notre souci d'encourager nos visiteurs, nos "invités"à découvrir autrement notre cité. En effet, les études historiques expliquent avec intelligence quand, comment et pourquoi cette petite ville de Meuse a gagné ses galons, dès la seconde moitié du 19e siècle, devenant même, depuis l'invention de l'excursion scolaire, une destination que la presque totalité des écoliers du Royaume visitèrent durant plusieurs décades. Hélas, si l'écrin magnifique est toujours aussi beau – hors période de travaux –, force est d'admettre qu'à l'heure de la mondialisation et du vol "low cost", le choix d'un séjour "soleil garanti" dans un hôtel "all inclusive" ne se pose guère lorsqu'il faut choisir entre les plages de sable fin et un week-end en bords de Meuse où, même certains printemps, il peut pleuvoir, un peu, beaucoup, déraisonnablement!
Les plus pessimistes considèreront que nous ne pouvons rien contre la force des grands flux économiques et que ce n'est pas Dinant qui va inverser la tendance! Certes, mais rien n'empêche de réfléchir, encore et encore, et de voir ce que nos associations ou institutions, qu'elles soient publiques ou privées, peuvent faire ensemble. Et Sax dans cette "galère"? J'y viens, rassurez-vous!
A la fin des années 80, suite au constat d'une diminution importante de l’impact touristique dans notre région, il fut, sans véritable réflexion, décidé de chercher des investisseurs susceptibles de consacrer – c'était la grande mode – des millions de francs dans la construction d'un vaste "Center Park" devant accueillir 10 à 15.000 visiteurs/jour pour découvrir les monuments du monde reconstruits à l'échelle 1/1. Le résultat ne fut pas à la hauteur des espoirs mais les tensions locales entre les "contre" et les "pros" animèrent de nombreux débats.
Dès lors, le Centre Culturel et tout ce que la Ville comptait de forces vives (Syndicat d'Initiative/Académie/Maison du Tourisme/Jeune Chambre Economique/Association de Commerçants/Mouvements d'Education Permanente) furent donc associés à la démarche, animée par un coach extérieur susceptible de nous obliger à ne pas nous égarer dans des dynamiques virtuelles, où le rêve frôle l'utopie mais où les résultats ressemblent à de gros pétards mouillés!
Il fut donc décidé de repenser les choses et de chercher une "locomotive"à laquelle accrocher le nom de Dinant, de notre vallée, de notre région. La réflexion menée permit de lister une quarantaine de thèmes, personnages, faits d'armes ou autres manifestations ayant marqué la cité. Après avoir vérifié comment exploiter l'un d'eux, à l'échelle de 20 ans au moins; après avoir réfléchi à l’implication maximale de la population, dans un modèle ascendant; après avoir mesuré l’intérêt des publics et populations susceptibles de "prendre le train", Sax et le saxophone furent retenus.
La suite, vous la connaissez: 5 concours internationaux, bientôt 6 en novembre prochain, aujourd'hui considérés comme la compétition la plus importante au monde, 8 concours nationaux, des rassemblements de centaines de saxophonistes, d'harmonies; des enregistrements, des commandes d'œuvres, des participations aux Congrès mondiaux, des concerts, des commémorations, des billets de banque, des livres et aujourd'hui, un bicentenaire, organisé entre février et décembre prochains.
Peu au départ, mais beaucoup aujourd'hui, les instances de WBI (Wallonie-Bruxelles International), de l'AWEX (Agence Wallonne à l'Exportation) œuvrent grandement à la valorisation emblématique de Sax et donc de notre Cité. Ce 28 janvier dernier, ces dites instances en synergie avec les Services du Ministère des Affaires Etrangères réfléchissaient – ensemble – à amplifier le mouvement, partout dans le monde où notre Pays peut se faire remarquer, au Brésil (Coupe du Monde), à Venise lors de sa Biennale, au cours des futures visites royales ou princières. Partout, le Saxophone et donc Dinant seront - peut-être/certainement - bientôt invités.
Enfin, sachez qu’en décembre dernier, la Conférence générale de l’UNESCO, réunie à Paris, a décidé d’inscrire le « 200e Anniversaire la naissance d’Adolphe Sax » au calendrier des célébrations auxquelles l’Organisation s’associera et de créer un logo spécifique.
Si reconnu "dehors", à l'autre bout de la planète, encore fallait-il s'inscrire dans le panorama urbain et tout mettre en œuvre pour rendre à Dinant le statut d'une ville vers laquelle on va, pour y découvrir du nouveau, du différent. Encore fallait-il que le touriste improvisant sa venue chez nous puisse trouver "trace" de Monsieur Sax. Le but ultime, vous le savez depuis, est d'organiser les "choses" afin que ce touriste s’arrête le plus longtemps possible, alors que le temps moyen révélé par l'analyse nous apprenait que ce dernier ne restait que 2 ou 3 heures, soit un temps économiquement et culturellement peu important. Il fallait donc augmenter le temps de la promenade et offrir, outre ce qui déjà attire le chaland, de nouvelles activités, élargir ce que les sociologues appellent le"cercle magique" du cœur de ville. Ainsi est né Sax and the City : la Maison de la Pataphonie, la Maison de Monsieur Sax, le Parcours desAnamorphoses, le Saxophone géant du pied de la rue Saint-Jacques, l'Espace Sax, le Parcours des Sens du Patrimoine vers Bouvignes, la Maison du PatrimoineMédiéval Mosan et, sur le Pont, Art on Sax et ses 28 saxophones géants, en clin d’œil à l'Europe.
Dans quelques semaines, suite à la réfection des trottoirs, des empreintes de pas en laiton vont faire lien entre certaines activités et, dans quelques mois, pour la Fête de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le 27 septembre donc, la première pierre du nouveau kiosque sera scellée à l’entrée du Bois du Casino.
Dessiné par l’architecte Gérard Clarenne, nommé "Le Tour de Monsieur Sax", ce nouvel "objet" renforcera donc l'offre de la "promenade découverte" d'une cité qui, depuis 25 ans, accroche chacun de ses wagons à la locomotive internationale Adolphe Sax. Ce kiosque, il sera non seulement pensé comme l'amorce d'une revitalisation d’une magnifique promenade qui, si on ne le sait plus aujourd'hui, permet de rejoindre la Citadelle par un superbe chemin ponctué de points de vue sur la vallée. En outre, si ce kiosque devra être beau, emblématique aussi, tout ou partie de son armature sera objet de lecture, offrant aux visiteurs des informations sur Sax, ses inventions, la musique de son temps. Il sera donc aussi un édifice "à lire", un monument de culture. Mais patience, nous en reparlerons le moment voulu.
C'est donc tout naturellement que naquit l'idée des Vitrines de Monsieur Sax, clins d'yeux malicieux, humoristiques, caustiques mais toujours affectueux de nos meilleurs dessinateurs ou caricaturistes belges à un des leurs, un Homme de CULTURE ! Toutes et tous, à leur façon, ont croqué le grand génie nous offrant pour un an une magnifique exposition urbaine, riche, amusante et pleine de poésie. Cet anniversaire, nous le fêterons donc mais, mystère, Les 200 de Monsieur Sax n’en diront pas davantage ce soir ! La gestation ne fait que commencer.
Cette belle gestation, nous avons voulu – aussi – la concrétiser; ces neuf mois de patience, d'attente et d'espoir, nous allons les décompter et c'est à Bernard Tirtiaux, Grand Maître Verrier que nous avons confié l'insoluble mission de matérialiser le temps, lui donnant vie, le partageant dans la transparence du verre dont il est magicien. Qu’il nous soit permis de remercier Bernard, ce grand Passeur de Lumière ; remerciements auxquels j’associe Benoît Regniers, Mehmet Missirli et Jean Lelotte, les membres de son équipe qui, depuis des semaines, sans relâche, ont taillé, coupé, collé, poncé et réalisé cet « objet » de 4 tonnes, arrivé cette nuit ! La Clepsydre de Monsieur Sax, cette œuvre, son œuvre, vous allez aussi la découvrir, l'entendre et la voir vivre tout au long de l'année.
Posée pour quelques temps au cœur de la ville, elle sera plus tard installée en bord de Meuse comme une invitation à cheminer sur nos chemins de halage ou sa Croisette. Comme vous l'aurez compris, si ce Kiosque, la Clepsydre, les Vitrines deMonsieur Sax doivent exister pour eux-mêmes, ils s'inscrivent bien dans la démarche qui vise à conforter le temps de promenades offrant des parcours, des maisons à visiter (Sax, Pataphonie, Patrimoine) des pauses, des respirations, des points de vue à découvrir, le tout dans un périmètre pas trop large, accessible, multilingue et…, merci, Monsieur Sax, unique!
Intervention de Bernard Tirtiaux, maître verrier et créateur de la clepsydre trônant désormais sur le parking de l’hôtel de ville de Dinant
Certains êtres sont traversés par la lumière et leur personnalité ou leurs ouvrages défient le temps. Adolphe Sax fait partie de ces raretés. J’irai jusqu’à dire que ce formidable luthier n’est pas seulement pour moi un grand inventeur mais un véritable bienfaiteur de l’humanité. Imaginez ce monde sans saxophone. Quel appauvrissement, quelle carence, quel déficit musical et émotionnel ce serait ! Totalement bizarroïde, cet instrument sensuel a rallié à ses sonorités chaudes et veloutées une foule innombrable de musiciens. Qui ne connait pas dans son entourage un saxophoniste ? Si je m’en tiens à mes propres enfants, je vous dirai que mon cadet est praticien professionnel de cet instrument.
Vous imaginez sans mal mon enthousiasme quand l’Association Internationale Adolphe Sax et la Ville de Dinant, via Marc Baeken et Francis Henry de Frahan, se sont adressés à moi pour la conception d’une Clepsydre en verre destinée à comptabiliser jusqu’à la date anniversaire de sa naissance le passage « in utero » de son génial ressortissant. Pareil projet ne pouvait que titiller ma fibre atisane autant que paternelle, mon goût pour les défis. Un petit croquis griffonné sur une table de bistro à proximité de la collégiale déboucha sur une maquette figurant un saxophone émergeant d’un morceau tourmenté du fleuve comme si la Meuse dans ses turbulences avait materné la conception de l’instrument.
Pour figurer ce coin prélevé de Meuse, du verre turquoise jouant de ses sinuosités. Pour évoquer le saxophone, des anneaux de verre, des touches bleues, des lames. Pour rendre le ruisselant de l’eau, du verre encore, toujours le verre cueillant la lumière dans sa masse, accrochant l’œil par des reflets inattendus, déployant et fondant dans le transparent sa gamme de tons. Si le verre est mon matériau privilégié, la lumière tient place au centre de mes aspirations. Captive de cette sculpture, la lumière nous ramène à l’éclat du cher homme, prophète en son pays, bien au-delà de son passage sur cette terre. Elle nous mène aussi à vous, Dinantaises et Dinantais, pour le simple bienfait, je l’espère, de vous ensoleiller le cœur.
Intervention de Marc Terwagne, administrateur, présentant les divers événements en 2014 sur Dinant
Divers concerts et spectacles émailleront cette année de bicentenaire.
Des spectacles de tous genres, styles et horizons, afin de témoigner de la richesse et de la diversité de l’héritage d’Adolphe Sax, inventeur polymorphe. Sax, c’est en effet bien plus que le brevet n° 3226 du 21 mars 1846 !
- Le dimanche 2 mars à 15 h, place au Senzoku Gakuen College Fanfare Orkest, à coup sûr l’événement musical de la première partie de l’année !
Voilà un concert qui s'inscrit tout à fait dans l’esprit du projet de l’association Sax. Nous entendrons un programme musical de haute tenue, du répertoire classique et des œuvres plus contemporaines, notamment des compositions de Jan Van der Roost, Alain Crepin et de compositeurs japonais, sous la direction de Sotaro Fukaishi et Jan Van der Roost. La qualité des solistes n'est pas en reste : Glen van Looy, jeune prodige de l'euphonium, cet instrument héritier de la famille des saxhorns, une autre grande invention d'Adolphe Sax, Simon Diricq, premier lauréat du CIAS 2010, et Hiroshi Hara, soliste attitré de l'orchestre, qui revient pour la 4ème fois à Dinant (finaliste en 1998, 1er lauréat en 2002, membre du jury en 2010).
- Le banquet de la Sainte-Cécile le mardi 22 et mercredi 23 avril, c'est du théâtre, un presque-seul-en-scène de Jean-Pierre Bodin qui revient à Dinant 17 ans après son premier passage. Tous ceux qui l'ont vu ont gardé un souvenir émerveillé de ces représentations. Évocation à la fois sincère et malicieuse des aléas de la vie de tous ces petits groupes de musiciens amateurs, fanfares et harmonies qui animent nos villes et villages.
- Le 6 mai, sans doute le plus ancien de nos fidèles : Max Vandervorst ! Concepteur des salles et des animations de la Maison de la Pataphonie, explorateur de musique pataphonique depuis plus de 25 ans, il sait mieux que quiconque comment faire usage des objets les plus banals, des objets du quotidien pour bercer le monde de musique. Il nous revient accompagné du pianiste Marc Hérouet avec son nouveau spectacle Récital pour objets abandonnés et clavier tempéré.
- Avec l’été reviennent les Dimanches de Monsieur Sax du 29 juin au 7 septembre. Des concerts déambulatoires de terrasse en terrasse, de 14 à 17 h. Depuis la place Saint-Nicolas, puis le long du boulevard de Meuse jusqu’à l’espace Sax, où notre cher Adolphe nous attend patiemment sur son banc chaque dimanche. Toujours quelques groupes de dixieland (le jazz des origines, celui de la Nouvelle-Orléans au tournant des XIXe et XXe siècles), mais aussi de la musique klezmer, des échos sud-américains, des fanfares plus contemporaines, etc.
- En automne, place au jazz ! Nous accueillons La Boîte de Jazz, une initiative de Jacques et Stéphane Mercier, qui tourne de ville en ville depuis plusieurs mois déjà, avec Dinant comme ultime étape et donc apothéose de la tournée. La boîte de jazz, c'est une vraie boîte, toute noire à l'extérieur, qui viendra se poser chez nous du 15 au 26 octobre. A l'intérieur, un petit club de jazz vintage avec son décor, ses tables, son bar... Jacques Mercier, bien connu comme ancien animateur de la RTBF, sera le barman narrateur ; son fils Stéphane, une des valeurs sûres du saxophone jazz en Belgique, assurera la partie musicale, accompagné d’un pianiste, d'un acteur et d’une chanteuse. Ils nous raconteront en mots et en notes la grande histoire du jazz, ses racines et ses évolutions ultérieures, et évoqueront les grands noms qui ont fait sa légende.
- Enfin, après la Toussaint et l’événement de prestige de ce bicentenaire, dont Alain Crepin vous parle dans un instant, nous clôturerons l'année par un dernier concert, en accueillant le mardi 16 décembre à la Collégiale la Musique de la Force aérienne, manière de rappeler le rôle essentiel d’Adolphe Sax dans la réforme des musiques militaires.
Hommage au saxophone, ce concert offert par l’École royale militaire proposera un programme de grande qualité musicale, évoquant la Grande Guerre, sous la conduite du chef Matty Cilissen, avec en soliste l'un des futurs lauréats du 6e CIAS.
Intervention d’Alain Crepin, administrateur de l’association internationale Adolphe Sax
Pour rafraichir vos oreilles, j’ai pensé que quelques notes de saxophone, non « désaxées », pourraient, si besoin en est encore, renforcer votre adhésion à nos projets, tout en vous démontrant combien A. Sax a envahi nos vies à tous.
A. Sax constitue à lui seul une véritable révolution dans le monde musical ; beaucoup de pages de l’histoire de la musique, n’auraient jamais vu le jour sans les idées géniales de notre dinantais.
Il a non seulement inventé 2 familles d’instruments : les saxophones bien sûr mais aussi les saxhorns, mais il a aussi perfectionné pas mal d’instruments à vent et par ses recherches et innovations acoustiques, il a permis aux compositeurs de laisser libre cours à leurs exigences techniques de plus en plus sophistiquées. Tous les jours le saxophone ravi vos oreilles de ses sonorités et ce, partout dans le monde et dans tous les styles de musique. Dès l’invention du saxophone, G Bizet lui donne une place de choix dans la musique classique (extrait de l’Arlésienne). Gershwin, Prokofiev, Ravel, et plein d’autres, suivront son exemple, tous à la recherche d’une « pâte de son » inimitable. (Extrait des tableaux d’une exposition) En fait, savez-vous qu’A Sax est à l’origine de la naissance de 4 formes d’orchestres à vent que vous entendez tous les jours :
- La fanfare, conçue d’abord au Benelux, elle s’est développée jusqu’en Afrique et au Japon (venez le 2 mars…….).
- La plus belle utilisation des saxhorns, le brass band s’est d’abord développé dans les pays Anglos–saxons et envahit les pays latins depuis peu.
- Partout dans le monde tous les orchestres d’harmonie utilisent l’instrumentation prévue par Sax pour les musiques militaires. (Extrait des chasseurs ardennais).
- Et enfin Glenn Miller n’aurait pas pu développer un des piliers du jazz : le big band, sans l’arrivée des saxophones qu’il a si subtilement utilisés. (Extrait d’ « In the mood »).
Si vous allez au resto ou au cinéma : impossible d’éviter le sax ! (Extrait de la panthère rose).
Et la publicité ! Elle « abuse » souvent des charmes du saxophone. (Extrait de Chostakovitch).
A. Sax est donc partout mais ses inventions sont relativement récentes ; mis à part les instruments électroniques, le saxophone est la dernière invention d’instrument acoustique. Notre instrument est donc constamment en évolution et les concours de Dinant constituent réellement un élément moteur de cette évolution. A chaque édition, le Concours international de Dinant accueille des représentants de nouveaux pays non seulement parmi les candidats, mais aussi au sein des membres du jury. En quelques éditions, notre concours est devenu un lieu de rencontre pour les saxophonistes du monde entier et La « référence » en matière de concours de saxophone.
Nouveauté pour cette édition : devant le succès toujours grandissant (280 inscrits de 29 pays en 2010) (déjà ….inscrits pour cette année), nous introduisons une présélection sur vidéo. Un jury international se réunira en avril et déterminera les candidats « admissibles » aux épreuves éliminatoires de fin octobre.
Ces épreuves ne sont pas pour l’élite du saxophone, ni pour des mélomanes plus qu’avertis, venez et écoutez : l’œuvre imposée vous séduira, elle est constituée de variations sur un thème de Paganini (extrait de Kalinkovich).
Pour les ½ finale et finale, l’AIAS passe commande à un compositeur. Et plus tard, dans d’autres concours ou dans le répertoire des institutions supérieures, on retrouve les œuvres commandées depuis 1994 (date du 1er concours). Vous souvenez-vous de l’imposé avec orchestre de 2010 ? (Extrait de Waignein) Je l’ai entendu à Moscou, en Colombie, ou en Ukraine……Sans vous révéler le nom du compositeur de 2014, nous pouvons vous garantir qu’à côté des aspects techniques d’une partition de finale de concours international, il y aura cette année encore, largement place pour le charme envoûtant et toutes les facettes de notre magnifique instrument ! La présence de candidats de 29 pays et le retour de certains « anciens » (même lauréats) démontrent l’essor de notre concours et sa participation active au développement du répertoire de notre instrument. La magie internationale du langage musical, le professionnalisme de l’organisation, la qualité de l’accueil en famille (merci les bénévoles) et la joie de se retrouver dans la ville natale de Sax font du concours un événement inoubliable pour tous.
Intervention de Mathieu Lalot, coordinateur de l’AIAS
L’Association Internationale Adolphe Sax, forte d’un travail mené depuis plus de 20 ans pour accrocher le nom de Dinant à celui de Sax, voit en cette année spécifique son travail récompensé. En effet, les différentes niveaux de pouvoir prennent conscience que l’image de Sax peut-être un bon vecteur de communication, une image à faire valoir, que ce soit au niveau de la Province, de la Fédération Wallonie-Bruxelles, au niveau fédéral, mais aussi à l’international grâce à des structures comme Wallonie-Bruxelles-International, l’AWEX, ou le Ministère des Affaires étrangères. L’AIAS a toujours cru en cette dynamique, si bien qu’en cette année d'anniversaire, elle a noué des contacts avec différentes organisations, qu'elle a prolongé dans une logique de partenariat quand cela était possible. Sax n’appartient pas à l’AIAS, il appartient aux musiciens, aux facteurs d’instruments et à tous ceux qui voudront bien en faire la promotion, rappelant le lien fort qu’il existe entre la Belgique et ce personnage hors du commun.
Soulignons le travail du Festival de l’Eté Mosan et de Monsieur Ludovic De San, qui permettra au public d’apprécier le Bl!ndman Quartet, un quartet de saxophones qui va très loin dans la recherche de sonorités et qui propose une démarche innovante par rapport à l’instrument et son répertoire. Le concert sera à apprécier le Vendredi 08 août aux Jardins d’Annevoie.
Notons également, la venue de la Musique des Guides qui interprètera, et c’est assez rare que pour être souligné, la Symphonique Fantastique de Berlioz. A cet égard, rappelons que Berlioz fut un grand ami et défenseur de Sax.
Rappelons également que se déroulera les 25, 26, 27 juillet le Festival de Jazz de Dinant.
Autre organisation dinantaise qui marquera le coup du bicentenaire par une disnée spéciale le 13 décembre, c’est la Confrérie des Quarteniers de la Flamiche Dinantaise. En effet, cette confrérie se réunit lors de disnées durant lesquelles les Quarteniers intronisent les nouveaux quarteniers. Lors d’occasions spéciales, des personnalités de différents horizons (politique, sportif, culturel, etc.) sont mises en lumière. Et même si Sax a déjà été fait citoyen d’honneur par les Quarteniers, ceux-ci ne pouvaient rater l’occasion de mettre à l’honneur le génial créateur et ses inventions. Avant de déguster un bon morceau de flamiche et un verre de Bourgogne.
Sax inspire vraisemblablement les grandes maisons belges. En effet, l’Hôtel des Monnaies et B-Post se sont intéressés à cet anniversaire. Ce matin, à l’initiative du Commissaire de l’Hôtel des Monnaies, Monsieur Gillard, deux pièces commémoratives ont été frappées, l’une en argent évoquant Sax jeune, dans un environnement dinantais (Collégiale, la Citadelle, le pont et les rochers), l'avers de la pièce a été gravé par Elles Kloosterman. La pièce en or représente l’inventeur en pleine force de l’âge. Le dessin est inspiré par un portrait d'époque réalisé par Edouard Millet de Marcilly. Le graveur de cette pièce est Luc Luycks. Ces deux pièces sont évidemment disponibles via l’Hôtel des Monnaies.
B-Post elle aussi fera un clin d’œil à Sax en sortant deux timbres sur le saxophone. A partir de photos de Jacky Lepage que les Dinantais connaissent, une jeune designer, Elizabeth Drielsma, a organisé la conception visuelle des deux timbres. Ceux-ci révèlent une conception spécifique, la partie supérieure du feuillet comportera une finition en relief et une technique d'ennoblissement. Nul doute qu'ils feront la joie des collectionneurs. Une pré-sortie est prévue à Dinant, le 05 juillet, ici-même, grâce à une organisation conjointe du Cercle Philatélique de Dinant, de B-Post et de la Ville de Dinant. Les timbres seront disponibles dans tous les points poste à partir du 07 juillet.
Intervention de Benjamin Briot de l’ASBL des Mougneux d’Coûtches)
Comme vous le savez tous, la ville de Dinant se prépare à fêter le bicentenaire de la naissance d’Adolphe Sax. L'année 2014 verra émerger différentes activités pour fêter l'illustre citoyen. Parmi elles, le groupe des Mougneux d’Coûtches et des Géants de Dinant prépare activement un projet particulièrement original et ambitieux : la création d’un géant à l’effigie d’Adolphe Sax. Le projet est en route depuis plusieurs mois. En effet, la construction d’un géant, surtout s’il représente une personne historique, ne s’improvise pas. Les plans sont prêts et les corps de métier connus : un vannier s’occupera de la structure traditionnelle en osier, une école technique des vêtements d’époque (imperméables et légers), un artiste sculpteur de la tête la plus fidèle possible, une entreprise dinantaise pour la construction du saxophone en matière synthétique, robuste et léger à la fois et une entreprise athoise pour la construction de sangles, qui nous permettent de porter le géant au niveau de la tête et des épaules. Le budget est proportionnel à la taille du Monsieur : près de 10.000 € (3000 € pour le buste, 2000 € pour les vêtements, 2000 € pour la tête, etc…).
Mais le géant est garanti 100% belge ! En effet, l’investissement est conséquent car le défi est de taille : représenter au mieux ce Dinantais génial pour qu’il puisse être reconnu partout lors de nos sorties ! En effet, nous sommes un groupe folklorique dinantais, représentants officiels de la Couque de Dinant, qui animons également les géants Guinguet et Cafonette ainsi que le cheval Bayard lors d’une dizaine de sorties en Belgique et en France. Nous représentons à chaque fois dignement et fièrement la ville de Dinant. Ce folklore est surtout connu dans le Hainaut (à Ath) et dans le Nord de la France mais les géants dinantais existent depuis de très nombreuses années, de même que de plus en plus de géants apparaissent en province de Namur.
Le groupe des " Mougneux d'Coûtches " et des Géants Dinantais a été (re)créé en 1978 par des anciens animateurs scouts à l'occasion du vingt-cinquième anniversaire du jumelage entre Dinant et Dinan. Guinguet et Cafonette sont reconstruits sur base des géants qui existaient jadis. Dix ans plus tard, en 1988, le cheval Bayard vient agrandir la famille. Le bicentenaire de la naissance d’Adolphe Sax en 2014 est un tel événement qu’il semble important de marquer le coup. Un nouveau géant comme Adolphe Sax, c’est 30 ans de visibilité pour la ville de Dinant ! Il va sans dire que le nouveau géant portera fièrement un saxophone à sa taille. Ce dernier ne sera toutefois pas en cuivre et n’émettra aucun son… sauf si un bricoleur de génie pouvait nous fournir un mécanisme simple et léger. Avis aux amateurs !
Intervention de Geneviève Lazaron, députée provinciale
C’est un honneur pour moi d’être parmi vous ce soir. Je me permets d’insister sur le mot honneur car aujourd’hui à Dinant, ce n’est pas aux autorités politiques que doivent revenir les honneurs mais bien aux multiples forces vives, tous domaines confondus, qui ont oeuvré et oeuvreront encore beaucoup pour l’organisation de ces festivités grandioses, à la hauteur de l’ambition de la Ville de Dinant de se positionner dans le paysage mondial de la culture et du tourisme.
Si le soutien financier des institutions publiques, à tous niveaux de pouvoir, est important, tout autant d’ailleurs, que celui des partenaires de manière plus générale, je souhaite particulièrement rendre hommage à ce qui en a été fait.
En référence à la passion d’Adolphe Sax, je ne peux mieux comparer cette organisation à un énorme orchestre. Entre les « partitions » - je fais référence ici à la multitude de dossiers qui ont dû être réalisés et expédiés un peu partout - et le « concert » en apothéose qui débute ce soir et qui durera presque toute l’année : quel tempo, quelle originalité, quelle créativité, quelle ouverture à tous les publics…bref, quel exploit !
La reconnaissance par l’UNESCO et son association au 200ème anniversaire de la naissance de l’artiste dinantais attestent d’ailleurs de la qualité incontestable du programme présenté ! La Province de Namur est fière de son association à ce projet titanesque que ce soit au travers du soutien structurel à l’Association Internationale Adolphe Sax et au Centre Culturel Régional, mais aussi via sa participation aux grands concours internationaux et encore par le partenariat commune/province dédicacé au futur kiosque qui complètera le parcours de la promenade du « Bois du Casino ». Ce projet d’installation d’un kiosque à Dinant a été accueilli par l’institution provinciale avec beaucoup d’intérêt et d’attention.
Outre l’aspect symbolique du kiosque dans sa dimension de mobilier urbain, il s’agit, via le choix stratégique de son emplacement, d’une réhabilitation de l’espace scénique dinantais. Situé à proximité du centre culturel régional, visible de la rue, éloigné des nuisances sonores du trafic, ce kiosque sera idéalement positionné pour accueillir les acteurs culturels locaux et d’ailleurs. Indépendamment de sa mission première, son pourtour sera didactique et informatif puisque les soubassements afficheront des informations sur la vie d’Adolphe Sax et la musique qui a été la sienne…
L’appellation : « le Tour de Monsieur Sax » est emblématique et vient compléter l’originalité du projet qui sera accessible à tous, à tout moment. Une ouverture à la culture à laquelle je suis très attachée.
En outre, et pour donner une impulsion culturelle complémentaire au concept du kiosque, la Province de Namur a choisi cet emplacement pour y installer quatre « chaises poèmes » en hommage à Henri Michaux, poète Namurois aujourd’hui disparu .Un autre grand projet culturel fédérateur entre la Province et ses communes.
Dinant est un immense chantier culturel, l’offre s’y développe et s’y étoffe. Ayant fait de la Culture l’un des piliers de notre politique provinciale pour cette législature, nous ne pouvons que nous en réjouir.
Gardons à l’esprit que la Culture, dans toutes ses expressions, joue un rôle précieux dans le développement humain et celui de la démocratie. Et que dans les mois à venir, Dinant sera l’une des villes phares tant à l’occasion des festivités du Bicentenaire de la naissance d’Adolphe Sax que pour des commémorations de la première guerre mondiale.
En cliquant, à droite, sur l'album "Commémoration Sax 2014", vous découvrirez toutes les photos prises vendredi soir à Dinant.