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Comme Amélie Nothomb invite ses lecteurs chaque année en septembre à découvrir son nouvel ouvrage, Frédéric Lurquin invite Milo Dardenne tous les deux ans en septembre dans sa galerie dinantaise pour proposer aux amoureux de l’artiste la découverte de ces créations récentes et inédites. C’est la production de 2 ans que le visiteur pourra découvrir tous les jours de 10h à 19h à la Galerie Lurquin. Au total, 120 toiles exposées !
Pour en savoir un peu plus sur cette exposition, j'ai interrogé le galeriste Frédéric Lurquin : « J’ai exposé Milo Dardenne pour la première fois il y a plus de 30 ans. Environ, tous les deux ans, je l’ai invité soit en exposition individuelle, soit dans le cadre d’un salon d’ensemble comme au Prieuré d’Anseremme. J’ai littéralement vécu de l’intérieur toutes les phases de l’évolution de sont art.
Est-ce sa dernière exposition ? L’artiste pense que oui. Mais, c’est toujours la dernière puisque la suivante n’est pas encore imaginée ! Pour moi, celle-ci est incomparable tant on y découvre la quintessence de son art ! Milo sans cesse évolue dans son travail. Parmi les sujets traités dans ses tableaux, on y décèle d’incroyables nouveautés. Ses toiles sont moins sombres, si elles sentent toujours bon les bois, l’humain y prend plus de place. Au point de vue des coloris, il a diversifié sa palette pour magnifier de splendides camaïeux. Ses toiles s’éclaircissent, la luminosité de ses atmosphères est riche et bien présente. Il apparait chez l’artiste une grande sérénité.
A l’âge de 78 ans, après 60 ans de créations, les thèmes dont il s’inspirait à ses débuts ont évolué : la chasse (un très beau triptyque décore le fond d’une des pièces du rez-de-chaussée de la Galerie), la forêt et son gibier, les scènes de la vie rurale comme ce bûcheron, ce faucheur, ce pêcheur, ce maréchal ferrant en clair obscur, les chevaux de traits, ... tous révèlent l’aboutissement d’une œuvre complexe et variée. Milo Dardenne est le témoin d’une certaine époque. Dans ses toiles, on trouve toujours une belle harmonie entre l’homme et son outil, une symbiose entre le sujet traité et le ou les personnages.
Les paysages de la région ne sont pas oubliés comme la chapelle St Roch de Paliseul, les églises de Graide, d’Achêne, de Laforêt, le pont Saint Lambert de Vresse… Il a 2 processions, matière qu’il n’avait plus abordée depuis 10 ans. En perpétuelle recherche, le peintre expressionniste accompli s’est essayé avec bonheur à la réalisation d’une œuvre impressionniste au travers du tableau « La terrasse parisienne ».
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Quand j’ai installé dans les différentes pièces de ma galerie les 120 toiles de Milo, j’y ai trouvé quelque chose de nouveau, du changement. On se sent bien en déambulant dans les différentes salles comme dans une maison habitée où chaque tableau trouve sa place dans son décor. Quand on passe devant certaines toiles où l’on y voie des personnages sans détail de visages, on a l’impression qu’ils nous regardent, nous suivent du regard que le spectateur leur a donné !
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5 jours de travail ont été nécessaires pour choisir les encadrements afin de proposer à l’acheteur un produit fini, la moulure se fondant au mieux dans le tableau. »
Laissons maintenant la parole à Milo Dardenne
« J’ai toujours dessiné, je le faisais déjà à l’école primaire. Je me suis montré qu’à partir de mes 18 ans. Aujourd’hui, j’en ai 78 ! Il y a donc 78 ans que mes tableaux sont en moi, et peut-être avant, avec mes parents. Petit, on n’allait pas souvent en vacances ! Mes parents nous emmenaient à vélo à Vresse et à Meilier. Lorsque l’on s’arrêtait, maman disait, écoute, ce ruisseau chante et papa nous demandait de regarder le coucher de soleil, comme c’était beau ! Cela a sans aucun doute éveiller ma sensibilité.
Je suis heureux de peindre, je me sens toujours libre, je ne travaille pas, je m’amuse ! La difficulté, c’est l’inspiration ! Il y a 60 ans que je peins la vie rurale, les paysages ardennais et la Semois. Au fil du temps, j’ai préféré peindre les personnages aux paysages, je me sens enraciné en eux.
C’est un besoin naturel pour moi de peindre. Je ne peins pas pour les gens, je peins pour moi, pour exprimer ce que je vis. Il m’est plus facile de peindre que de parler de ce que je ressens. Si un jour peindre devient un travail, j’arrête !
Je peins le silence, je ne peindrais jamais une tronçonneuse, elle hurle, elle ne chante pas comme une cognée qui frappe en rythme un arbre. Dans ma peinture, les gens retrouvent les souvenirs de leur enfance. Quoique, le passé peut être encore bien présent comme le débardage par les chevaux ou les petits jardins réalisés en ville ou sur les terrasses avec aujourd’hui une petite bêche.
J’aime que les gens se souviennent de leur ancrage, pour se libérer dans leur avenir, ma peinture leur rappel d’où ils viennent. »
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Constant Permeke, Anto Carte, Albert Raty,… l’ont inspiré mais depuis bien longtemps il a affirmé son style. Milo Dardenne est le peintre du la ruralité, de la chasse, des gens du terroir. Peintre d’attitude, il propose dans cette exposition l’aboutissement d’une vie de peinture où chacun retrouvera des souvenirs de jeunesse. A 78 ans, l'artiste dit que c'est peut-être sa dernière exposition... Donc à voir assurément.
Infos pratiques :
Milo Dardenne, Galerie Lurquin, Rue A. Daoust, 104, Dinant
082/22.63.32, flurquin@skynet.be
Jusqu’au 25 septembre
Ouvert tous les jours de 10 à 19h
Milo Dardenne sera présent tous les week-ends de 14 à 19 h. ou sur rendez-vous.
Entrée gratuite